l'arrivée du printemps

Je ne voudrais pas avoir l'air de te narguer mais ici il fait 18° à l'ombre, grand soleil. Les écureuils ont sorti leurs transats et l'équipe de base-ball a recommencé à s'entraîner.

Je sais que tu te languis de ma coloc alors au chapitre des nouvelles:

- dimanche, elle m'a annoncé qu'elle ne viendrait pas avec moi à Boston- je me souvenais pas avoir laissé entendre que j'avais envie qu'elle vienne-

- lundi, elle a repassé pour la centième fois le même CD depuis qu'elle est arrivée - genre Patrick Fiori en espagnol. J'ai regretté d'avoir gardé toutes mes capacités auditives malgré les nombreux concerts auxquels j'ai pu assister.

- mardi elle est restée toute la journée au soleil et je l'ai retrouvée toute cramée le soir. Je lui ai dit que cela ne me regardait sans doute pas mais que vu qu'elle me rappelle à longueur de journée (oui, elle a une fâcheuse tendance à se répéter) qu'elle est immuno-déprimée à cause de son cancer, une brûlure, c'est quand même pas la meilleure chose à faire d'autant qu'elle était sur sa poitrine.

- mercredi, le pneu avant de sa voiture a crevé et elle s'est rendue compte que le mec avec qui elle avait couché pour qu'il assure son carrosse et qu'elle a jeté depuis n'a, bizarrement, pas renouvelé l'assurance cette année. 

- aujourd'hui, elle m'a taxé 10$ pour prendre le taxi pour aller chez le dentiste et elle m'a aussi demandé si je pouvais la dépanner en nourriture parce qu'elle n'a plus de moyen de locomotion pour le moment. 

J'avais envie de lui dire que le supermarché est au bout de la rue mais j'ai eu peur de l'absurde du contre-argument.

Je me suis abstenue.

Je ne sais pas pourquoi, je suis contente de partir samedi